J12 - 23/07/2015

Publié le par Franck Rempault

Aujourd'hui, nous attaquons l'ascension du Lénine proprement dite !

La nuit a été courte, mais plutôt bonne pour ma part. Nous partons du camp 1 à 4h15. Le ciel semble couvert, il neigeotte un peu.

Nous nous encordons au pied de la partie raide, à 4470 m exactement. Faute de guides dispo, Andrey prend une cordée de huit personnes. OK pour la sécurité, mais ça ne va pas être facile à gérer côté rythme de marche...

Le passage de la crevasse par la planche de bois est devenu folklo. La crevasse s'est en fait élargie et ladite planche est devenue complètement instable. Il faut maintenant s'aider d'un jumar ou d'un prussik sur la corde fixe.

Grosse frayeur quelques instants plus tard, une centaine de mètres au-dessus...

Alors que nous sommes en train de monter une partie relativement raide, on voit d'abord passer quelques boules de neige. Je ressens aussi une vibration dans les jambes, un léger bruit sourd... et accessoirement un mauvais pressentiment.

Soudain une énorme coulée de neige surgit sur la gauche à quelques mètres de nous, au-dessus d'un mur de glace !!! C'est la panique, on se jette tant bien que mal sur la partie droite de la pente, mais la cordée est vite arrêtée parce qu'Artur est tombé et s'est emmêlé les pieds dans la corde.

La coulée semble canalisée, mais je redoute à tout moment qu'elle ne s'élargisse, qu'une vague plus large ne surgisse au-dessus de nous. On est tout de même dominé par des pentes très raides de plus de 2000 m de haut.

L'avalanche est lourde, de type neige de printemps, avec de gros blocs de neige. J'ai du mal à estimer sa durée, je dirais trois à cinq minutes.

Heureusement aucune cordée n'est touchée, même en-dessous de nous où plusieurs cordées étaient dans l'axe.

Grosse frayeur qui replace l'alpiniste à l'échelle du rien dans ce monde sauvage.

Du coup, la suite de l'ascension se fait sans trainer. Il nous faudra cette fois-ci 6h50 pour atteindre le camp 2 contre près de 10h la première fois !

Le camp 2 est maintenant plongé dans un jour blanc, avec de légères chutes de neige.

Je partage la tente avec Maxime le russe et Synnove la norvégienne.

Une bonne partie de l'après-midi est consacrée à faire fondre de la neige pour avoir suffisamment d'eau et pour cuisiner.

Les prévi météo pour les jours suivants sont maintenant mauvaises...

Tout ça pour ça ?

Le passage de la planche

Le passage de la planche

La coulée en direct

La coulée en direct

La coulée en direct

La coulée en direct

La coulée, vue depuis le bas le lendemain

La coulée, vue depuis le bas le lendemain

L'équipe se détend un peu plus haut

L'équipe se détend un peu plus haut

L'équipe se détend un peu plus haut

L'équipe se détend un peu plus haut

Maxime, la machine russe

Maxime, la machine russe

Selfie avec Synnove

Selfie avec Synnove

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Bonjour,<br /> Belle aventure. Dommage que tu n'aies trouver personne du club pour partager cette expérience. J'y avais été en 2004 avec 2 amis du CAF. Nous nous étions donné plus de chance pour atteindre le sommet: 2 semaines, ca fait court - pas d'aléas possibles. Beau récit en tout cas et super video sur le test de l'équipement!
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